UPS (Onduleurs) : Votre ultime défense contre les caprices du courant
L’électricité est capricieuse. Elle peut grésiller, s’effondrer, disparaître. Et comme par hasard, toujours au mauvais moment : mise à jour critique, sauvegarde en cours, ou pire… rédaction de votre mémoire / TFE. C’est ici qu’intervient le héros silencieux et souvent ignoré : l’onduleur, ou UPS (Uninterruptible Power Supply).
L’UPS est ce boîtier qui traîne sous les bureaux des paranoïaques IT. Mais si vous pensez que c’est juste une grosse multiprise… Asseyez-vous. On a beaucoup à apprendre ensemble.
Objectif d’un UPS
- Fournir une alimentation de secours pendant une coupure électrique
- Filtrer les parasites, surtensions, creux de tension (bref, la pollution électrique)
- Permettre un arrêt propre des équipements sensibles
- Option bonus : éviter un serveur transformé en brique avec une base de données corrompue
Types d’UPS
1. Off-line (ou Standby)
- Le plus simple et le moins cher
- Bascule sur batterie en cas de coupure
- Petit temps de commutation (2-10 ms)
- Pas idéal pour du matériel très sensible
2. Line-Interactive
- Ajoute une régulation de tension automatique (AVR)
- Meilleure tolérance aux variations de tension
- Bon compromis pour serveurs et PC critiques
3. Online (Double conversion)
- Alimente en permanence via l’onduleur (pas de bascule)
- Aucune coupure perceptible
- Protège contre toutes les perturbations
- Plus cher, plus lourd, chauffe davantage
Caractéristiques techniques à connaître
1. Puissance : VA et W
- VA (Volt-Ampère) : capacité apparente
- W (Watt) : capacité réelle
Exemple : un UPS 1000 VA / 600 W peut alimenter jusqu’à 600 W réels. Ne jamais dépasser cette limite, sauf si vous aimez l’odeur du plastique chaud.
2. Autonomie
Le temps que l’UPS peut alimenter les appareils sans courant secteur. Dépend :
- de la capacité de la batterie (Ah)
- de la charge connectée (en W)
Exemple : un UPS peut tenir 10 minutes à 300 W, mais seulement 2 minutes à 600 W. Il est là pour vous donner le temps d’éteindre proprement, pas pour finir la saison de Netflix.
3. Capacité des batteries (Ah)
Exprimée en ampères-heures (Ah). Plus c’est élevé, plus longue est l’autonomie. Mais plus lourd, plus cher. Et plus long à recharger.
4. Tension d’entrée/sortie
- En Europe : 220–240 V
- L’UPS doit maintenir cette tension dans une plage stable, même en cas de fluctuation du réseau
5. Forme d’onde de sortie
- Sinusoïdale pure : parfaite pour équipements sensibles (serveurs, onduleurs solaires)
- Sinusoïdale simulée : suffisante pour les PC de bureau, NAS, routeurs
6. Logiciel et port USB/RS232
Permet à l’ordinateur de détecter une coupure et de s’éteindre proprement. Idéal pour les serveurs sans surveillance humaine (ce qui est, ironiquement, la majorité des serveurs).
Connectique et prises
1. Types de prises de sortie
- FR/Schuko (type E) : standard français
- IEC C13/C14 : standard informatique (serveurs, PC pro)
- Prises spécifiques sur certains modèles industriels
2. Prises de protection vs prises batterie
Certains ports ne font que la protection contre les surtensions (sans batterie). Ne branchez pas le serveur ici. Sauf si vous aimez vivre dangereusement.
Calculer la puissance nécessaire
- Faire la somme des consommations en watts des appareils à protéger
- Ajouter une marge de 20–30 %
- Comparer au wattage (pas seulement aux VA !)
Exemple : si vos appareils consomment 400 W, prévoyez un UPS de 600 W minimum (≈ 1000 VA).
UPS ≠ groupe électrogène
L’UPS vous donne quelques précieuses minutes. Si vous avez besoin d’autonomie prolongée, envisagez :
- Un groupe électrogène (bruyant, mais efficace)
- Des batteries de secours étendues (mais chères)
L’UPS est un tampon, pas une centrale.
UPS ≠ sauvegarde non plus
Un UPS protège contre les coupures brutales. Mais si le disque est corrompu, le ransomware actif ou les fichiers supprimés par erreur… il ne pourra rien. La sauvegarde reste indispensable. Systématique. Hors ligne. Récurrente. Et testée.
Conclusion : Un onduleur, c’est comme un parachute
Vous espérez ne jamais en avoir besoin, mais le jour où tout saute, vous serez très content d’avoir investi. Choisissez-le avec soin, dimensionnez-le correctement, testez-le régulièrement… et branchez-le intelligemment.
Et surtout : n’attendez pas d’entendre le « clic » sinistre d’une panne secteur pour découvrir qu’il est resté en mode « batterie vide » depuis 2017.