🧠 Les biais cognitifs : ces bugs dans le cerveau humain
Bienvenue dans le fascinant et inquiétant monde des biais cognitifs, ces raccourcis mentaux que notre cerveau adore emprunter pour gagner du temps, mais qui nous conduisent parfois tout droit dans le mur… ou au supermarché pour acheter trois fois plus de choses qu’on ne voulait.
🔍 Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?
Un biais cognitif est une erreur systématique de jugement. Ce n’est pas une panne du cerveau, c’est plutôt une fonctionnalité… mal optimisée. En gros, c’est comme si notre esprit utilisait des filtres Snapchat pour voir le monde : c’est plus rapide, parfois flatteur, mais rarement fidèle à la réalité. Pour les informaticiens : c’est comme si le cerveau utilisait des heuristiques avec une logique de cache corrompu.
📜 Les principaux biais cognitifs
🎯 Biais de confirmation
On cherche, on interprète et on retient uniquement les informations qui confirment nos croyances.
Exemple : Vous pensez que les chats sont maléfiques. Vous ignorez tous les chats mignons, mais dès qu’un félin griffe quelqu’un, vous dites : « Tu vois ? Je l’avais dit. »
📈 Biais de représentativité
On juge la probabilité d’un événement selon sa ressemblance avec un stéréotype connu.
Exemple : On vous dit : Julie est timide, adore lire, déteste le bruit. Est-elle bibliothécaire ou caissière ? Vous dites bibliothécaire. Statistiquement, il y a pourtant beaucoup plus de caissières. Désolé Julie.
🔁 Biais d’ancrage
La première information reçue influence fortement nos décisions, même si elle est absurde.
Exemple : Vous entrez dans une boutique. Un t-shirt est à 90€, soldé à 30€. Vous l’achetez en pensant faire une affaire. Spoiler : ce t-shirt ne vaut pas 30€, il valait déjà 10€ avant l’étiquette.
🤔 Biais de disponibilité
On évalue la probabilité d’un événement selon sa facilité à être rappelé.
Exemple : Vous avez plus peur d’un crash d’avion que d’un accident de voiture, alors que ce dernier est mille fois plus probable. Merci les infos de 20h et les films catastrophe.
🥇 Biais de statu quo
On préfère que rien ne change, même si l’option nouvelle est objectivement meilleure.
Exemple : Vous continuez à utiliser un mot de passe pourri depuis 2007, parce que « ça a toujours marché comme ça ». Jusqu’au jour où un pirate nommé Kevin entre dans votre compte mail.
📊 Effet Dunning-Kruger
Les incompétents surestiment leurs compétences, tandis que les plus compétents doutent constamment.
Exemple : Gérard, 53 ans, « expert en vaccinologie » après avoir lu deux statuts Facebook. Pendant ce temps, un virologue certifié relit ses sources une énième fois.
En informatique : Ce biais apparaît chez les développeurs débutants qui pensent pouvoir « refaire Linux en mieux » après deux tutoriels sur Python. Spoiler : non.
😵💫 Biais du survivant
On tire des conclusions à partir d’un échantillon biaisé : ceux qui ont réussi sont visibles, les autres ont disparu.
Exemple : « Bill Gates a quitté l’école et a réussi, donc moi aussi je peux arrêter les cours. » Oui, et il y a aussi des gens qui sautent du 10e étage et s’en sortent. Statistiquement, ils ne reviennent pas pour témoigner.
💬 Biais de récence
On accorde plus de poids aux événements récents, même s’ils ne sont pas significatifs.
Exemple : Vous venez de voir un bug dans une appli. Vous concluez que tout le code est pourri. Peut-être. Mais peut-être aussi que c’était juste mardi.
🧮 Biais d’optimisme
On pense que les choses vont mieux se passer pour nous que pour les autres.
Exemple : « Je peux pousser cette mise en prod un vendredi à 17h, je suis sûr que ça va passer. » Spoiler : non. Git te regarde pleurer.
📦 Biais de regroupement (clustering)
On voit des motifs dans des données aléatoires.
Exemple : Vous voyez que trois serveurs ont crashé à 14h ces derniers jours. Vous en concluez qu’un démon rôde à cette heure. En réalité, c’est juste un script de backup… ou un admin somnolent.
🧩 Pourquoi notre cerveau fait-il ça ?
Notre cerveau est fainéant. Il consomme un max d’énergie, donc il adore simplifier, schématiser, aller au plus vite. Et parfois, ça fonctionne bien. D’autres fois, ça donne… les commentaires Facebook. Ou des systèmes de vote électronique sans auditabilité.
💡 Peut-on lutter contre les biais cognitifs ?
- ✅ Prendre conscience de leur existence (premier pas vers la désintox mentale)
- ✅ Remettre en question ses certitudes
- ✅ Varier ses sources d’information
- ✅ Accepter d’avoir tort (même si ça pique un peu l’ego)
- ✅ Automatiser certaines décisions pour éviter les pièges émotionnels (pro tip : les machines ne doutent pas… sauf quand elles plantent)
🎬 Conclusion
Les biais cognitifs ne sont pas des faiblesses honteuses, ce sont des failles universelles. Les connaître, c’est mieux comprendre pourquoi on agit parfois comme une version bêta de nous-mêmes. La bonne nouvelle ? Contrairement à certains bugs logiciels, ceux-là peuvent être partiellement corrigés. Avec un peu d’humilité, beaucoup de curiosité, et parfois un petit facepalm bien senti.
Et rappelez-vous : si vous pensez ne jamais être victime de biais… c’est probablement le biais d’auto-complaisance qui vous parle.